J’ai rencontré Giselle Halimi en 1991 et l’ai revue à plusieurs reprises. La voix claire et la plume acérée de la grande combattante de l’égalité étaient une source d’inspiration inépuisable pour toutes les femmes engagées. Giselle n’a eu de cesse de m’encourager et de me soutenir dans les moments critiques, quand face à la férocité de la tyrannie aveugle la lutte semblait veine. Porter le deuil de celle qui rendait ses lettres de noblesse au mot dignité c’est précisément se rappeler l’éthique de la responsabilité qui nous incombe, à nous, qui nous voulons ses fidèles.
C’est en souvenir de celle qui n’a eu de cesse d’être la voix des opprimé.e.s que je vous prie de regarder attentivement la photo de Nasserine Sotoudeh et de sa fille, d’écouter avec l’oreille du cœur, le très court message des enfants de Narguesse Mohammadi. Ils nous demandent, ils vous demandent, d’être leur voix pour qu’ils aient droit d’entendre celle de leur mère activiste des droits de l’homme.
Narguesse Mohammadi, comme Nasserine Sotoudeh et des centaines d’autres prisonniers politiques ou acteurs de la société civile, est condamnée à une longue peine de prison pour « atteinte contre la sécurité de l’État ». Rappelons également le sort de la chercheuse franco-iranienne, Fariba Akelkhah, qui commence sa deuxième année d’emprisonnement.
Narguesse Mohammadi
Traduction : Photo : Narguesse Mohammadi en compagnie de ses deux enfants. Texte : où est le péché de ces enfants ?
Message des enfants, aujourd’hui adolescents.
— Je suis la fille de Narguesse Mohammadi. Sho’le.
— Je suis Ali, le fils de Narguesse Mohammadi.
— Soyez notre voix pour que l’on puisse entendre la voix de notre mère.
— Cela fait onze mois que nous n’avons pas entendu la voix de notre mère.
Narguesse Mohammadi : Son état de santé est critique et extrêmement préoccupante. Madame Mohammadi a été transférée à plusieurs reprises de la Prison d’Evine dans des prisons de droits communs en Province.
Pour signer les pétitions
Je salue les initiatives qui visent à faire entrer cette grande dame au Panthéon. Son parcours exemplaire et qui inspire nombre d’entre nous mérite cette distinction. Par ailleurs, trop peu de femmes sont au Panthéon. L’égalité passe aussi par la visibilité de la moitié du genre humain et par la reconnaissance de celles, nombreuses et encore trop méconnues, qui ont fait l’Histoire.
J’ai signé, j’espère que vous signerez aussi